Les origines du mouvement
Le mouvement des Gilets jaunesest apparu à la suite de la hausse des prix du carburant due à l'augmentation par le gouvernement de la taxe sur la consommation intérieure. Cette mesure a provoqué la colère de la classe moyenne en difficulté, cherchant un système alternatif pour faire face à ses problèmes croissants de subsistance.
Une mobilisation sans structure hiérarchique
Ce qui différencie ce mouvement des manifestations traditionnelles organisées par les syndicats, c'est l'absence de structure hiérarchique. Les Gilets jaunes ont utilisé les médias sociaux tels que Facebook, Twitter et YouTube, ainsi que des plateformes privées, pour organiser leurs protestations, sans passer par un organe intermédiaire. Ce mouvement était caractérisé par son manque de structure et de centralisation, et ses revendications ont évolué au fil du temps.
Les revendications évolutives des Gilets jaunes
Les revendications des Gilets jaunes ont évolué au fil du temps, reflétant les préoccupations croissantes de la classe moyenne. Outre l'amélioration des conditions de vie, les revendications ont inclus le rétablissement de l'impôt sur la fortune, la démission du président Macron, ou encore la mise en place d'un Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC). Les Gilets jaunes ont exprimé leur désir de voir émerger un nouveau gouvernement qui prendrait en compte leurs préoccupations.
La répression policière et la radicalisation
Le mouvement des Gilets jaunes a été confronté à une répression policière d'une ampleur sans précédent. De nombreux manifestants qui n'avaient jamais participé à des manifestations auparavant ont été choqués par la violence déployée par les forces de l'ordre, qui ont été perçues comme l'incarnation de la violence d'État et l'objet de leur colère. Cette exposition à la répression policière a contribué à radicaliser certains manifestants.
Impact sur la vie culturelle et sportive
Les manifestations des Gilets jaunes ont eu un impact significatif sur la vie culturelle et sportive en France. De nombreux concerts, festivals, musées, théâtres et autres lieux culturels ont dû fermer, être reportés ou annulés par mesure de précaution. Le ministère de l'Intérieur a même dû reporter certains matchs du championnat de France de football pour assurer une préparation adéquate des forces de l'ordre face aux manifestations des Gilets jaunes.
La violence et les dégâts matériels
Pendant les manifestations, des actes de violence ont été commis, causant des dégâts matériels considérables. Des barricades ont été érigées sur les Champs-Élysées et incendiées, des arrêts de bus ont été endommagés, des vitrines de magasins ont été brisées, des véhicules et des kiosques ont été incendiés, et le mobilier urbain a été vandalisé. Les dommages matériels sont estimés à des centaines de milliers d'euros. Les Gilets jaunes ont également vandalisé, peint ou détruit plus de 60% des radars automatiques de contrôle routier en France.
L'empathie initiale et la condamnation de la violence
Au début du mouvement, une partie de la population exprimait de l'empathie envers les revendications des Gilets jaunes et considérait la violence comme une expression compréhensible du désespoir. Cependant, à mesure que les manifestations se sont prolongées et que la violence s'est intensifiée, une lassitude générale s'est installée et la condamnation de la violence s'est généralisée. En particulier, la destruction et le pillage de l'Arc de Triomphe ont suscité une profonde tristesse et une grande colère dans la société.
Les mesures gouvernementales et le grand débat national
Face à l'ampleur du mouvement, le gouvernement a finalement renoncé à l'augmentation de la taxe sur la consommation intérieure. Le président Emmanuel Macron a annoncé des mesures d'urgence économiques et sociales, ainsi que le lancement du grand débat national, visant à recueillir les préoccupations et les propositions des citoyens. Cependant, malgré ces mesures, les protestations des Gilets jaunes ont continué chaque samedi, sous différentes formes, dans tout le pays, principalement à Paris.
Selon le département de recherche de Statista, le nombre de participants aux manifestations des "Gilets jaunes" entre novembre 2018 et juin 2019 :
Conséquences sur les syndicats et la popularité des dirigeants
Le mouvement des Gilets jaunes a remis en question la manière dont les syndicats perçoivent et comprennent le monde de la mobilisation sociale. De plus, la méfiance envers les dirigeants politiques au pouvoir a considérablement augmenté, entraînant une baisse de leur popularité.
Conséquences humaines et judiciaires du mouvement des "Gilets jaunes"
Onze personnes ont perdu la vie lors des manifestations, dont un décès survenu lors d'un rassemblement près du domicile de la victime. Plus de 4 000 personnes ont été blessées lors des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre, certaines gravement. Selon les données publiées par le ministère de l'Intérieur, sur une période de sept mois, la police a effectué 12 107 arrestations et 10 718 personnes ont été interpellées dans le cadre du mouvement des "Gilets jaunes" en France. Environ 2 000 condamnations ont été prononcées, bien que de nombreuses affaires aient été classées sans suite.↓
La suspension des manifestations pendant la pandémie
Les manifestations des Gilets jaunes ont été interrompues par les mesures de confinement imposées par le gouvernement en raison de la pandémie de Covid-19 en 2020. Les restrictions sanitaires et les préoccupations liées à la propagation du virus ont empêché les rassemblements massifs.
Perspectives futures et élections présidentielles
Malgré la suspension des manifestations, certains individus sont prêts à reprendre le mouvement des Gilets jaunes ou à rejoindre d'autres grands mouvements nationaux pour faire valoir leurs revendications. Beaucoup se tournent également vers l'élection présidentielle de 2022 comme une opportunité de faire entendre leur voix et de susciter des changements politiques. Ces observations sont le fruit d'une année de photographies prises lors des manifestations des Gilets jaunes, depuis leur début.
Il s'agit de mes observations personnelles sur le mouvement des "Gilets jaunes", que j'ai photographié presque chaque samedi pendant un an, depuis son début.
→ Sources : CNEWS